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Colonne infâme

Piazza Mercantile - 6010 - 70122
Patron Pierre de Tolède
Début de bâtiment Installé en 1546
Usage actuel Monument
Au sud-ouest des vieux quartiers, après avoir traversé Place du Ferrarese, vous arriverez Place Mercantile, qui a été pendant des siècles le cœur de la vie économique et civile de la communauté ; aujourd’hui encore, elle est entourée de nombreux cafés et restaurants, et est devenue un lieu incontournable pour les gens de Bari.
En bas de la petite rue Manfredi, un curieux monument domine silencieusement un coin de Piazza Mercantile : il s’agit de la colonne infâme, qui n’était autre qu’un pilori auquel on attachait les débiteurs insolvables.
Ce monument, à la valeur symbolique très forte, est composé d’une base formée de quatre marches concentriques, sur lesquelles repose un lion en pierre, accroupi au pied d’une colonne en granit surmontée d’une sphère.
Ce lion, provenant certainement d’une tombe romaine du Ier siècle avant J.-C. ou du Ier siècle après J.-C., est le symbole du pouvoir et de la justice, valeur qui est d’ailleurs mentionnée dans l’épigraphe custos iusticiae (gardien de la justice), gravée sur le collier de l’animal. Quant à la colonne, elle représente la ville, que le lion surveille et protège (on retrouve le même sens et le même rôle apotropaïque sur la Porte de Mycènes).
Le rôle de ce monument apparaît encore plus évident si l’on pense qu’à l’origine il se trouvait près du vieux port, où il représentait un avertissement pour tous ceux qui arrivaient à Bari par la mer.
Le lion de Place Mercantile n’est donc pas seulement un élément décoratif; il exalte des valeurs comme l’honnêteté et la justice, puisqu’il servait de pilori.
Début de bâtiment Installé en 1546
Patron Pierre de Tolède
On a longtemps cru que ce lion avait été placé au cœur de la cité en hommage à la ville de Venise pour la remercier d’être venue en aide aux habitants de Bari lors de l’attaque de la flotte sarrasine en l’an 1002. Armando Perotti, écrivain et poète local, pense au contraire que la colonne était un instrument de torture (pilori) installé environ en 1546 ; le vice-roi Pierre de Tolède, marquis de Villanova, promulgua un édit visant à atténuer la cruauté de l’emploi du pilori. Perotti rapporte aussi que jusqu’alors, le débiteur était exposé aux moqueries et aux insultes des passants, pantalon baissé et étreignant la colonne. Le lion que fit ajouter Pierre de Tolède au pied de cette dernière permettait au malheureux de s’asseoir et de cacher sa honte.

Sur cette place de forme irrégulière, nous trouvons une fontaine publique appelée Fontana della Pigna (de la pigne) et la Colonna Infame ou Colonna della Giustizia, devenue symbole de cette partie de la ville. Cette dernière, montée sur une base circulaire composée de quatre marches, est surmontée d’un boulet de canon et flanquée d’un lion en pierre calcaire des Pouilles. L’origine de cet ensemble a fait l’objet de nombreuses suppositions au fil des ans et ce n’est qu’à la fin des années quatre-vingts du XXe siècle, suite à des études approfondies et à l’examen de l’œuvre, que l’on a pu affirmer qu’il s’agit d’un lion funéraire, sculpté par un artisan romain-apulien à la fin du Ier siècle avant J.-C. ou au début du Ier siècle après J.-C. Les lions, utilisés sous le règne d’Auguste comme gardiens des tombes, étaient représentés en position d’attaque, exactement comme le lion de Bari avant qu’il ne soit mutilé de ses membres postérieurs. Le remaniement de l’ancienne sculpture, avec la réfection de toutes les parties endommagées, doit dater du milieu du XIIe siècle ; ce n’est que plus tard que l’on décida d’installer ensemble le lion et le pilori , et c’est probablement au cours des travaux de réaménagement de cette place, décidés par Isabelle d’Aragon, que l’ensemble fut installé ici.

Le lion tourne le dos à la colonne, la tête légèrement orientée vers la gauche. Son corps maigre, montrant les côtes, apparaît détendu, alors qu’à l’origine ses pattes postérieures devaient être contractées dans l’élan de l’attaque. Sa tête arrondie présente de grands yeux dilatés et saillants et une énorme gueule ouverte montrant les dents. La crinière, qui recouvre la tête et toute la partie antérieure du corps de l’animal, est entièrement sculptée en mèches longues et touffues qui se terminent toutes par une boucle. La queue descend vers le bas à l’intérieur de la patte postérieure droite (aujourd’hui disparue) ; elle remonte sur le côté droit, décrivant un arc de cercle, pour tourner de nouveau vers le bas. Le collier portant l’épigraphe custos iusticie (littéralement « gardien de la justice »), aux lettres très serrées, certainement pour une question de place, s’est avéré fondamental pour établir la datation de l’ouvrage. Sous le collier, entre les pattes, on aperçoit un bouclier triangulaire ; selon certains spécialistes, il s’agirait du blason de la famille Hauteville, qui avait financé la restauration de ce monument ; selon d’autres experts, il s’agirait au contraire du blason de la ville de Bari.

Comment arriver dans la ville
airport Aéroport  

De Viale Enzo Ferrari, continuez en direction de la route SP 204/Viale d'Annunzio Gabriele. Prenez Viale Europa, SS16, Via Napoli et Corso Vittorio Veneto vers Piazza Mercantile à Bari. Continuez sur Lungomare Augusto Imperatore. Piazza Ferrarese se trouve sur la droite. Marchez jusqu'à Piazza Mercantile.

motorway Autoroute  

De la sortie de l'autoroute A14 Bari Sud prenez E 843, Viale Giuseppe Tatarella, la sottovia Giuseppe Filippo, Via Brigata Regina et continuez sur Lungomare Augusto Imperatore vers Piazza Mercantile à Bari. Piazza Ferrarese se trouve sur la droite. Marchez jusqu'à Piazza Mercantile.

other Moyens  

Les lignes AMTAB 2-4-10-12-12/-21-35 arrivent aux alentours de Piazza Ferrarese (pour Piazza Mercantile il faut se promener).

park Parkings  

Lungomare Imperatore Augusto-Corso Vittorio Emanuele

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